Le portrait et l’autoportrait sont à l’honneur dans le premier axe des programmes de 5e. Et s’il vient en prolongement des axes de 6e, notamment l’axe 1 également, il apporte un nouvel éclairage et demande des adaptations de nos contenus.
Cet article fait partie d’une série destinée à vous aider à mieux comprendre et exploiter les nouveaux programmes de 5e en en détaillant chaque axe et chaque objet d’étude. Vous trouverez les autres articles de la série en bas de page.
L’axe culturel dans la globalité
L’axe Portrait, autoportrait amène les élèves de 5e à réfléchir à la manière dont on se présente et dont on présente les autres. On part de formes très classiques — tableaux, photographies — et l’on va jusqu’aux modes de représentation actuels, comme les portraits scolaires ou certaines productions numériques simples.
Le texte officiel rappelle que le portrait peut être visuel ou verbal, individuel ou collectif. On peut donc travailler aussi bien à partir d’œuvres ou d’images que de textes courts ou de poèmes. L’idée centrale reste la même : qu’est-ce qu’on choisit de montrer, et qu’est-ce que cela dit de la personne ?
Cet axe permet ainsi d’aborder tranquillement les questions d’identité, de mémoire et de regard porté sur autrui, en s’appuyant sur des supports accessibles et concrets pour des élèves de 5e. Bien sûr, le texte des programmes est un peu ronflant et sonne déconnecté de nos quotidiens. Cet article se veut plus pratico-pratique en vous donnant des clés concrètes de lecture.
Quelles activités peut-on envisager ?
Tout d’abord, je trouve que l’axe Portrait, autoportrait se prête bien à une grande variété d’activités, aussi bien en réception qu’en production. Les programmes rappellent que les élèves doivent écouter, lire, traiter et relier des informations simples, puis les utiliser pour réagir, choisir, décrire ou présenter. À partir de là, plusieurs propositions sont possibles. J’ai essayé de faire une liste (non exhaustive bien sûr) d’activité de réception, production et médiation qui pourraient intégrer cet axe.
- Associer un portrait à une description.
- Compléter une fiche d’identité à partir d’un document audio simple.
- Classer ou comparer des portraits.
- Repérer des informations dans un portrait littéraire.
- Prendre quelques notes en vue de créer ensuite sa propre production.
- Décrire un tableau ou mettre en scène un portrait vivant.
- Exprimer une opinion simple.
- Rédiger une mini-description physique et morale voire un autoportrait poétique.
- Compléter une légende de photo ou un yearbook entry
- Mener une petite enquête : “Find someone who…” avec des traits simples (funny, friendly, sporty…).
Comme vous pouvez le voir, nous faisons déjà quasiment tout ça dans nos cours, il suffira donc de le formaliser en intégrant l’axe dans nos préparations.
Quels points de langue peut-on inclure ?
Ensuite, cet axe permet de consolider les bases posées en 6e et d’aller un peu plus loin dans la précision du portrait. On retrouvera quelques points de langue incontournables tels que :
- Be / Have pour décrire une personne, son apparence ou ses traits.
- Le présent simple en opposition au présent be + ing.
- Les adjectifs de description, physiques et de caractère, que l’on peut réactiver et enrichir progressivement ainsi que les goûts ou les talents.
- Les marqueurs d’opinion simples, les comparatifs et les superlatifs.
En outre, ce sera l’occasion rêvée de travailler sur la description d’image et donc introduire les expressions suivantes : in the foreground, at the bottom, in the top left-hand corner …
Les objets d'étude de l'axe 1
A présent, passons aux objets d’étude de cet axe. Comme pour tous les axes, il en comporte 4 :
- Les yearbooks et la valorisation des talents des élèves
- Les familles présidentielles américaines
- The National Portrait Gallery : l’histoire britannique en image
- Écrire sur soi et sur les autres : l’espace intime et ludique de la poésie
Ce panel d’objets d’étude montre bien la variété des portraits et autoportraits attendus. Notre progression et nos séquences devront donc également la refléter. Ce ne sera pas forcément facile mais je crois avoir trouvé un angle pour chaque objet d’étude.
Les yearbooks et la valorisation des talents des élèves
Cet objet d’étude permet de travailler sur la manière dont les établissements anglo-saxons présentent leurs élèves : photo individuelle, mini-portrait, talents mis en avant, clubs, distinctions. C’est un support idéal pour observer comment on choisit de se montrer (ou de montrer les autres) dans un cadre scolaire, puis pour amener les élèves à créer un court portrait à la manière d’une page de yearbook.
Pour cet objet d’étude, je proposerais un projet fil rouge (qui est en cours de construction) et qui s’appuierait tout au long de l’année sur les séquences proposées, un peu comme on le faisait avec le projet Penfriend en 6e. Après chaque séquence clé, on ajouterait une page au yearbook. Voici les séquences auxquelles je pense pour le moment. Bien sûr j’y intègrerais les portraits All About Me réalisés par les élèves en début d’année et sans doute également un Mannequin Challenge. Et pour ce qui est de la valorisation des talents, je pense immédiatement à notre séquence sur les Clubs.
Les familles présidentielles américaines
Ici, il s’agit d’utiliser des portraits officiels ou médiatiques des familles présidentielles pour comprendre comment une nation met en scène ses représentants. On peut montrer comment l’image transmet un rôle, une fonction, une idée de stabilité ou d’unité familiale, toujours avec des supports simples et adaptés au niveau 5e. Mais je trouve cet objet d’étude très réducteur. Si je vois pourquoi étudier la famille royale britannique en 6e, j’ai plus de mal avec les familles présidentielles américaines. Mais comme nous nous y sommes engagés, Eric et moi nous sommes creusés la tête et avons créé un jeu sur le sujet. On pourra bien sûr le compléter avec des flapbooks des présidents. D’ailleurs j’aurais trouvé bien plus intéressant de parler des présidents américains que des familles présidentielles.
The National Portrait Gallery : l’histoire britannique en image
J’avoue avoir un petit faible pour celui-ci que je trouve bien plus intéressant, notamment en termes de culture et de méthodologie. Cet objet d’étude invite à s’appuyer sur quelques portraits célèbres du musée (en peinture ou en photographie) pour comprendre comment le Royaume-Uni représente ses figures historiques, culturelles ou symboliques. On s’intéresse alors à ce que raconte un portrait : époque, métier, rôle, importance dans l’histoire du pays.
Immédiatement, j’ai pensé à ma séquence Famous Brits. Il m’a fallu l’adapter en y intégrant des portraits de la National Gallery. Mais j’aime l’idée que la biographie est aussi un portrait, à l’écrit. Et j’ai l’impression de faire avec cette séquence d’une pierre deux coups.
Écrire sur soi et sur les autres : l’espace intime et ludique de la poésie
Enfin, les nouveaux programmes de 5e incluent la possibilité de travailler l’autoportrait ou le portrait par l’écriture, en particulier sous forme poétique. Et vous connaissez mon goût immodérée pour la poésie. Je suis donc aux anges ! L’objectif est évidemment d’explorer des formes courtes, simples, ludiques, qui amènent les élèves à dire quelque chose d’eux-mêmes ou d’un camarade — avec des mots accessibles et une structure guidée. Deux mini-séquences s’y prêtent tout particulièrement, une sur le portrait d’un ami et l’autre sur le portrait d’un pirate célèbre.
Conclusion
Pour conclure, l’axe Portrait, autoportrait offre un beau terrain de jeu pour nos 5e : que l’on parte d’un yearbook, d’un portrait officiel ou d’un poème, l’idée reste la même : donner aux élèves des outils pour observer, comprendre et dire qui ils sont — ou qui sont les autres. C’est d’ailleurs l’axe qui me semble le mieux construit pour un début d’année et pour un mélange astucieux entre culture et langue.
