Mrs Recht's Classroom

Séquences et ressources pédagogiques pour enseigner l’anglais au collège.

Expression orale : stratégies

Expression orale stratégies
Author picture
Table des matières

L’expression orale en continu est fondamentale dans notre enseignement. Mais elle a un écueil majeur : elle est souvent pour les élèves un écrit oralisé. Nous avons consacré ce blog hop de janvier à réfléchir à des stratégies pour améliorer la production orale.

Expression orale stratégies

Production orale : quelles formes ?

Pour moi, la production orale en classe de langue recouvre plusieurs réalités et requiert donc des stratégies adaptées à chaque situation. La participation orale spontanée en est une, tout comme les discussions de groupes et les pairwork qui ont lieu en classe ; de plus, les tâches finales de production orale en continu sont celles qui donnent le plus souvent lieu à une évaluation.

La participation orale

Tout d’abord, la production orale inclut la participation orale. Participer en classe est le premier moyen pour les élèves de prendre la parole devant les autres. Et souvent, à notre grand regret, ils se contentent soit d’attendre que le cours se passe soit ils lisent une phrase préparée pendant de longues minutes. Mais remettons-nous deux minutes à leur place ! Vous rappelez-vous de certains cours où vous étiez peu à l’aise – pour moi, toutes les matières scientifiques. Avez-vous participé à une formation où il fallait être rapporteur d’un travail de groupe et avez-vous préparé votre intervention à l’écrit pour éviter de perdre vos moyens ?

Les discussions : groupwork et pairwork

Ensuite, la production orale comprend l’interaction en classe. Et cette forme est la plus artificielle de toutes ! Si nos élèves sont prêts à accepter que nous ne les comprenions que s’ils nous parlent anglais – In English, please ! – ils ont du mal, surtout vers 13-14 ans à discuter avec leur voisin en anglais ! C’est très étrange en effet ! Aviez-vous des pairwork au collège ? Moi, oui, mais c’était souvent des imitations du dialogue du manuel que nous apprenions. Etait-ce peu efficace ? Je ne sais pas ! Moi, cela m’a donné envie d’être prof d’anglais.

Les exposés et présentations

Enfin, la production orale inclut les exposés et les présentations. C’est la forme que prennent environ un tiers de mes tâches finales pour chaque niveau : une prise de parole en continu devant la classe. C’est celle qu’il nous faut travailler le plus selon moi dans le cadre scolaire CAR c’est celle dont les élèves vont avoir besoin dès leur oral de brevet. Et les stratégies utilisées dans leur cours de français, de SVT ou d’histoire sont transférables. Autant s’en saisir. Mais, en toute honnêteté, vos exposés, vous les prépariez uniquement à l’oral ou aviez-vous une trame écrite ? A quoi ressemblait-elle au tout début ? Avez-vous progressé avec le temps ?

Production orale : quelles stratégies ?

Une fois le constat de nos difficultés fait, que nous reste-t-il comme stratégies pour essayer de débloquer les élèves à l’oral et éviter qu’ils ne se réfugient dans l’écrit ?

Pas de cahier

Ma première stratégie consiste, en classe, ne pas leur laisser écrire quoique ce soit afin d’obtenir une participation orale spontanée. Pas de cahier donc. Mais, s’ils n’ont rien à dire, le cours peut paraître long ! Un bon moyen de débloquer la situation est d’utiliser un diaporama avec des prompts de phrases, plus ou moins complets. Je viens de le faire sur Best Jobs et la question Have you ever … J’avais préparé un diaporama avec la question, une image, s’ils ne trouvaient pas d’un clic je faisais apparaître la base verbale puis d’un autre le participe passé. Au bout de quelques diapositives (3 ou 4 dans mon souvenir), plus de participe passé, et moins de mots dans la question, pour arriver lors de 4-5 dernières questions à l’image seule. Je préviens toujours en début d’activité que les premières phrases sont plus faciles à faire – et que si l’on est timide, on n’aura moins de mal à prendre la parole au début. Et ça marche ! Car ensuite, ils ont pris confiance et produit leurs propres questions pour les poser à l’assistante américaine.

Des récompenses

Lors des groupwork ou pairwork, j’utilise une stratégie “carotte” : tout groupe ou binôme qui parvient à parler anglais pendant toute l’activité reçoit une récompense. Ce peut-être un “homework pass”, donc un jour sans devoirs rien que pour eux, un point bonus sur une évaluation orale, un gros point vert plus dans leur bulletin, un joli sticker – car mes 6e et mes 5 font la collection, un marque-page personnalisé … Cela les motive et surtout, puisqu’ils n’ont toujours pas leur cahier, ils s’entraident. Pour détourner leur attention, j’aime leur donner un support, que ce soit un jeu de dés, des cartes à jouer … Ils se réfugient dans une pseudo lecture lorsqu’ils ont peur.

Des supports travaillés

Lorsque notre tâche finale est une production orale en continu, j’utilise au choix l’une des stratégies suivantes.

Un diaporama

Tout d’abord, j’utilise une stratégie très classique. Lorsque je souhaite que mes élèves réalisent un exposé – c’est le cas bientôt en 3e LCE sur Hidden Figures – les élèves ont un modèle de diaporama à compléter. Sur chaque diapositive, ils ont droit à un titre, une illustration et 3 mots. Pas un de plus. Ils sont souvent déboussolés au début. Et ils ont du mal à les choisir. MAIS ils me disent tous que cela les aide pour leur oral de brevet.

Des post-its

Ensuite, comme pour leur résolutions, pile en ce moment, je leur donne le droit de garder un post-it avec 10 mots. Ils savent que je vérifie le post-it avant le passage à l’oral et que je caviarde les documents qui sont trop complets avec un gros marqueur noir donc s’ils jouent, ils ne jouent qu’une fois.

Une carte mentale ou un nuage de mots

En outre, je suis une grande adepte des cartes mentales et nuages de mots. Les 6e avec leur routine clock ou les 5e avec leur word selfie sont confrontés également à un oral sans texte. Ils ne s’appuient que sur un support projeté qui comporte quelques mots mais doivent former les phrases tout seul.

La lecture audio

J’ai même tenté un truc un peu tordu cette année qui s’est révélé payant. En groupe, mes 3e ont écrit une dizaine de phrases. Je leur ai pris leur feuille, l’ai lue à voix haute et enregistrée sur vocaroo puis leur ai rendu la version audio (via Pronote). Ils ont écouté, répété plusieurs fois, un peu comme une poésie puis sont venus réciter leurs phrases. Il y avait de l’écrit à la base et de la mémorisation, mais ensuite seul le modèle audio a été utilisé, et ils ont, je trouve, plus joué le jeu pour imiter la prononciation que d’habitude.

Les roues défis

Enfin, j’aime bien utilisé un wheeldecide ou un wheelofnames – pour mettre des images – pour faire un peu d’improvisation en classe. C’est toujours amusant surtout si on organise une petite compétition entre les groupes : quels groupes feront le plus de phrases correctes ? Si cette idée de défi vous intéresse, Le Livre Scolaire a créé des cartes défis pour la prise de parole à l’oral qu’il me tarde de tester.

Production orale : un défi !

Le blog ne se veut pas donneur de leçons, bien au contraire. Vous faites apprendre leur exposé à vos élèves et ils le récitent en classe : et bien c’est ainsi que le font beaucoup de vos collègues, dans de nombreuses disciplines, donc pas de honte. Vos élèves passent souvent par l’écrit avant de prendre la parole, c’est pour vous le seul moyen de les faire participer. C’est très bien aussi !

Un commentaire

  • Abdelkarim Amri dit :

    Merci infiniment pour cet article qui me donne des alternatives très à pratiquer l’expression orale avec mes élèves.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :