Un EPI en anglais Mme Recht ? Voici la question rituelle du premier conseil pédagogique de l’année. Et il faut trouver une idée ! Si vous avez été dans cette situation, qu’il vous faut trouver une idée pour un EPI en anglais, là, tout de suite, maintenant, pour avant hier même … J’ai la solution !

Un Epi c'est quoi ?
Tout d’abord, un enseignement pratique interdisciplinaire ou EPI de son petit nom est globalement un projet entre plusieurs disciplines sur un thème commun qui donne lieu à une réalisation concrète, genre tâche finale. Autrefois, il était réservé au cycle 4 ; il est à présent proposable dès la 6e.
Pour que ça marche
D’une part, je m’arrange pour respecter 3 points clés avant d’accepter de participer à un EPI quelque soit le niveau :
- le thème me plaît (ben oui c’est le minimum) et j’ai déjà du contenu pour le mener (même s’il n’est pas abouti)
- la classe est sympa et motivée (un minimum) donc je prends du plaisir à me creuser la tête pour préparer cet EPI
- les collègues sont chouettes (bon là, franchement j’ai du bol, ils sont tous super dans mon établissement)
Des réalisations faciles
D’autre part, je refuse tout projet alambiqué avec des réalisations clairement trop ambitieuses en anglais. L’écueil principal des EPI en anglais, c’est la fameuse création finale. Pourtant nous en avons l’habitude avec les tâches finales. Mais c’est souvent ce qui peut faire capoter le projet car le projet final est trop ambitieux, et on n’arrive pas au bout. Des exemples de réalisation :
- une carte mentale (d’ailleurs vous trouverez cet article qui en détaille l’utilisation en classe d’anglais)
- soit un exposé
- voire une affiche
- ou un quiz (ça j’adore parce qu’on y travaille la forme interrogative), un jeu à créer
Un Epi Knights en 5e
Ainsi, un thème que nous aimons beaucoup dans mon établissement en 5e c’est la chevalerie. D’ailleurs, on le décline au gré de nos envies et des années pour intégrer des disciplines ou mettre l’accent sur un point en particulier. Cette année nous le faisons sur le roi Arthur dans le cadre d’une classe BD. Vous allez me dire : “ben ça c’est ambitieux, une BD en anglais sur le roi Arthur !”. Mais, rassurez-vous, je vous explique dans quelques lignes comment je m’y prends pour me faciliter la vie (et celle de mes élèves). Mais nous avons également travaillé sur :
- le Moyen-Age avec les châteaux et les chevaliers,
- Guillaume le Conquérant et la Tapisserie de Bayeux,
- ou bien encore les contes de fées et la figure du preux chevalier
Des exemples de réalisations
Sur le Moyen-Age nous avions créé un abécédaire, tout simplement. Une lettre de l’alphabet, un mot de vocabulaire en anglais, le même en français et une illustration. Comme anticipation à la séquence de mon collègue c’était top. D’ailleurs, c’est un thème qui marche bien, car les élèves utilisent souvent ce vocabulaire chevaleresque dans leurs jeux vidéo.
Pour Guillaume le Conquérant, nous avions enregistré un audioguide de la tapisserie de Bayeux d’une dizaine de phrases par groupes. Les phrases étaient simplement lues à haute voix après avoir été écrites en classe.
Quand à St George et le dragon, nous avons réécrit la légende à partir du tableau de Raphaël. Sur ce dernier la pauvre petite princesse fragile est sauvée par un chevalier hyper courageux d’un dragon terrifiant. Nous avons fait un travail sur les adjectifs pour les remélanger : une princesse forte et courageuse, un prince terrifié, un gentil dragon …. les possibilités sont dingues ! En une séance, on fabrique des “silly sentences” soit 10-15 phrases au prétérit simple pour réécrire la légende en groupe de 4 à 5 élèves.
L'Epi King Arthur en anglais
Cette année, et pour la première fois depuis longtemps, j’ai dérogé à ma première règle. Car, je propose cet EPI à une classe qui n’est franchement pas très sympa. Rien de bien méchant au fond mais des élèves puériles qui ne travaillent pas du tout. Une petite poignée tient la barre et essaie d’avancer. Pour eux, et pour tenter de motiver les autres, j’ai dit oui. Mais, hors de question de me tuer à la tâche. Donc, je suis ma séquence King Arthur (épurée car ils sont très lents). L’objectif, puisqu’il s’agit de la classe Cap’BD, est de créer in fine (quand, mystère …) une bande dessinée. Voici les documents qu’ils auront à leur disposition :
- une série de vignettes déjà prêtes (ils feront les bulles en français en cours de français) qu’ils pourront toutes utiliser ou non d’ailleurs
- les phrases travaillées en classe pour raconter la légende du roi Arthur (je ne leur donne pas celle de la BD originelle)
Globalement, on colle les vignettes sur une feuille A3 pour faire deux planches de BD. Et on écrit la narration au prétérit sous chaque vignette en une voire deux phrases. J’ai imaginé que peut-être si jamais les planètes s’alignaient soudainement dans un miracle inattendu, on pourrait la raconter à l’oral … Alors j’ai fait une vidéo pour enregistrer la lecture à voix haute des phrases … #espoir
Un Epi Titanic en 4e
Malheureusement pour moi, je n’ai plus de 4e depuis plusieurs années. Mais j’adorais cet EPI. On travaillait avec ma collègue de Physique pour savoir pourquoi il avait coulé ! Les élèves avaient adoré ! Depuis que je n’ai plus de 4e, en anglais, il n’y a pas d’EPI sur ce niveau si ce n’est un petit projet sur les biographies pour renommer les classes de sciences. Les femmes à l’honneur !
Et on propose tous les ans un petit concours de Limericks au mois de mars, qui sont des limericks bilingues anglais-français pour fêter la St Patrick ! Cela amuse beaucoup les élèves, et les professeurs d’ailleurs !
Un Epi World Wars en 3e
Le thème n’est pas très original certes, mais il fait un carton tous les ans. C’est d’ailleurs souvent, avec le tableau de Rockwell sur Ruby Bridges, un des deux thèmes plébiscités par les élèves et les jurys lors de l’oral de DNB.
World War One
En partenariat avec nos collègues d’histoire géographie, nous faisons créer une infographie “World War One by the numbers” à nos élèves de 3e. Revenir sur les grands nombres ne leur fait aucun mal et nous revoyons (car nous le faisons après le chapitre en histoire) ce qu’ils ont vu et compris. En 3e LCE, nous ajoutons un travail sur War Horse à partir de deux audios de Speakeasy 3e. On complète avec une “lecture suivie” ou plutôt un “podcast suivi” à partir du site de la BBC.
Word War Two
Toujours en partenariat avec nos collègues d’histoire géographie, nous travaillons sur la Seconde Guerre Mondiale avec un gros focus sur le Blitz pour cet EPI en anglais. D’abord, nous proposons une lecture du livre Paper Planes avec création d’un quiz sur le Blitz. Ensuite, nous complétons avec une vidéo explicative. Enfin, nous terminons avec un coup de projecteur sur la propagande Keep Calm (freebie dans l’espace VIP). En 3e LCE, nous travaillons sur Darkest Hour au Royaume-Uni et Code Talkers aux Etats-Unis (voir le freebie dans la newsletter du 5 mars)
Nous enchaînons en général sur un petit point Rosie the Riveter pour célébrer le rôle des femmes dans la guerre.
Un Epi en 6e
Cette année, et j’ai loupé le coche car j’étais noyée sous le boulot, ma collègue d’anglais et ma collègue de français ont participé à un projet Art Postal. Elles avaient choisi le thème du Loup. En anglais, ma collègue a donc sauté sur l’occasion pour travailler sur Little Red Riding Hood. Et ils ont fait un schéma légendé du loup en anglais ! C’était très chouette à voir ! Croisons les doigts pour qu’ils le reproposent l’an prochain, je serai prête.
Les Epi en anglais dans la newsletter
Ce mois-ci (mars 2023), les EPI sont à l’honneur dans la newsletter avec des freebies pour les mener à bien dans vos classes. Mais si vous ne faites pas d’EPI vous pourrez les utiliser aussi ! Car les élèves doivent avoir mené un EPI au collège ! On n’est pas obligé d’y inclure l’anglais. Pas tous les ans. Ni à chaque niveau. Surtout quand on n’a pas envie. Un EPI c’est énormément de boulot. Invisible. Car il y a beaucoup de concertation avec les collègues !